mercredi 30 mars 2011

20ème anniversaire de la mort de Mgr Marcel Lefebvre


Il y a vingt ans, Mgr Marcel Lefebvre s’éteignait. En février 1990, dans trois conférences données aux Sœurs de la Fraternité Saint-Pie X, à l’Abbaye Saint-Michel, il avait accepté de raconter avec beaucoup de simplicité ce que fut sa vie. Ses propos, recueillis en un petit livre intitulé « La petite histoire de ma longue histoire », s’achèvent sur cet épilogue qui le dépeint tel qu’il fut et tel qu’il demeure dans notre souvenir empli de gratitude.
« Je ne peux pas dire que ce soit moi vraiment qui ai dit : Je vais faire cela, ce sera ainsi… et je pense que… et je veux que… Ce n’est pas cela du tout. Je constate que, toute ma vie, cela a été la même chose. A chaque fois, c’est toujours la Providence qui décide. Moi je résiste plutôt, je ne suis pas tellement d’accord, je ne suis pas tellement désireux. Mais elle me tire quand même : Ah ! non, il faut venir ! Puis, après, ma foi, je vois en effet que le bon Dieu bénit, bénit les choses, et que tout va bien ! Espérons que cela va continuer comme cela… »
Le 25 mars 1991, en la fête de l’Annonciation de la Bienheureuse Vierge Marie, il rendait son âme à Dieu.
Abbé Alain Lorans

mardi 22 mars 2011

Le Carême


Le Carême est un grand moment pour tous les chrétiens qui ne cessent de se demander exactement ce qu’il est ou ce qu’il doit être, et nous avons du mal à le vivre  parce que la société sécularisée dans laquelle nous sommes, ne nous dispose pas  vraiment à nous mettre dans la situation adéquate  pour le faire ; comme si à  des époques que nous n’avons pas connues ,il était plus facile de s’organiser.
     Les quarante jours définis par le Carême nous replongent dans les eaux de notre baptême pour y retrouver nos racines. C’est normalement un temps privilégié pour nourrir la pensée de tous et comme nous le rappelle Henri-Bertrand Lacordaire qui a inauguré les conférences de Carême à un moment difficile de l’histoire de France : « L’Eglise embrasse aussi dans les mêmes liens spirituels  l’enfance, le peuple les gens éclairés, les forts et les faibles. Tous, sans distinction, ont les mêmes symboles et la même foi ; au lieu que la philosophie n’embrassait que les hommes instruits »        préface à la conférence de Carême de Henri-Dominique Lacordaire de 1835.
       Loin de critiquer la philosophie puisque dans cette même préface il rappelle les paroles de Platon qui disait « qu’il est nécessaire qu’un maître vînt du ciel pour instruire l’humanité ».
       C’est un message universel pour vraiment nous instruire et nous mettre à travailler dans des conditions meilleures dans tous les domaines de nos différentes activités et occupations. Lacordaire nous rappelle que « l’homme est un être enseigné » et c’est là que se trouve la mission divine de l’Eglise du Christ.
     Il est bon de se remettre en mémoire l’objectif principal des conférences de Carême tel qu’Henri-Bertrand Lacordaire les  définissait, lui qui les a magistralement inaugurées dans sa préface : « c’est de préparer les âmes à la foi, parce que la foi est le principe de l’espérance, de la charité et du salut ».
     A partir de cette impressionnante et édifiante  réflexion, il est sage de reprendre notre chapelet pour continuer cette méditation et nous donner des habitudes enseignées par l’Eglise qui nous prépare au combat que le Christ lui-même a vécu dans le désert, en nous enseignant ce qu’il était nécessaire de faire devant les tentations qui n’épargnent personne pas même l’Eglise,  comme nous le rappelle Alain Besançon  dans son ouvrage intitulé : TROIS TENTATIONS DANS L’EGLISE . Voici ce que nous pouvons lire : « Ce n’est pas un hasard si des deux théologiens du XIXème  siècle qui peuvent encore se lire avec profit dans le nôtre , et qui , d’ailleurs , mirent au centre de leur réflexion l’unité de l’Eglise autour du siège romain, l’un Newman,  venait de l’Eglise anglicane ,et l’autre , Soloviev , de l’Eglise orthodoxe russe . L’intelligentsia catholique de la fin du siècle préférera le style enthousiaste du spiritualisme » page 36 et, immédiatement après, nous pouvons lire : « Il était certes sage de tourner le regard des Catholiques vers saint Thomas »
    Le carême n’est pas une agitation ou gesticulation extérieure, c’est un enracinement  dans  l’expérience multi séculaire de l’Eglise, à la suite  de sainte Bernadette et de sainte Thérèse de l’enfant Jésus.
     Pendant ces quarante jours, il nous est donné de méditer sur la vie de Jésus qui est en pleine communion avec son père et manifeste par sa personne le chemin, la vérité et la vie pour que nous aussi, nous soyons en pleine communion avec l’Eglise.
    Le désert doit nous donner  faim et soif  pour relire avec profit les textes  de la littérature patristique grecque et latine qui nous manquent. En effet les savants commentaires de ces pères sur la prière nous permettent de nous rapprocher de Dieu. 
Christian Bac