samedi 29 janvier 2011

Arrietty et le monde des Chapardeurs



Arrietty_affichefr
Dans la périphérie de Tokyo, dans une maison qui paraît oubliée au cœur d’un immense jardin, vit une vieille dame, secondée de sa femme de ménage. Rien d’extraordinaire, sauf que, sous le plancher de ladite maison vit aussi une famille de petits êtres, qui se doivent se cacher des humains : parmi eux, la minuscule Arrietty et sa famille. Ils sont les derniers représentants d’un peuple voué à disparaître : les Chapardeurs.
Pour survivre, il leur faut aller, en grand secret, dans la maison, pour chaparder ce dont ils ont besoin pour vivre. Mais attention : ils ne prennent que de petites quantités pour que les habitants de la maison ne se rendent compte de rien… Arrietty connaît les règles : on n’emprunte que ce dont on a besoin, on se méfie du chat, des rats, et on fuit toute relation avec les humains… Pourtant, lorsqu’un jeune garçon, Sho, arrive à la maison pour se reposer avant une grave opération, Arrietty se rend immédiatement compte que tout sera différent. Entre la jeune fille et ce jeune homme solitaire commence une aventure, une relation particulière, qui les fera grandir l’un comme l’autre.
Ce 18ème long-métrage du studio Ghibli s’inspire du roman The Borrowers (Les Chapardeurs) écrit par Mary Norton en 1952. Le style graphique et l’animation fluide des films d’animation Ghibli sont aisément identifiables, comme le goût pour les couleurs vives et pour la nature. La musique, composée par une française, Cécile Corbel, est particulièrement en harmonie avec le message bucolique, écologique et humaniste. Car là est le cœur de l’intérêt de ce film d’animation : la réflexion autour de la découverte de l’autre, de la nécessité de s’ouvrir et d’apprendre à connaître des gens différents de nous, sans avoir peur.
Valérie Faranton

  

samedi 15 janvier 2011

Les victimes


Nous voudrions savoir si les victimes de l’injustice dans l’antiquité n’étaient pas comme aujourd’hui, soumises aux mêmes affres. Le contexte historique n’est certes plus le même, et d’aucuns pensent que le Christ mort sur la Croix est un fait du passé, que certains d’ailleurs occultent en le voilant de toutes sortes de préjugés ; en invoquant des prétextes qui opacifient la notion de justice,  accentuant  ainsi les difficultés des victimes de la violence dont les médias se font l’écho.
Comment oublier le Christ, victime d’un procès monstrueux organisé par des personnages aussi peu soucieux de la justice que Pilate et Hérode  que l’histoire gardera toujours en mémoire pour éviter le mal ? Dans « Je vois Satan tomber comme l’éclair » René Girard écrit à la page 40 « Ce qui motive Pilate, lorsqu’il livre Jésus, c’est la peur d’une émeute. Il fait preuve, dit-on, d’ « habileté politique ».   
Le Christ, victime innocente qui demande à son Père de pardonner à ses bourreaux,  est un fait unique dans l’histoire de l’humanité. En effet, par ces paroles il devient le défenseur de toutes les victimes du monde.  Le Christ  n’a pas été, nous le voyons, une victime comme les autres car il est venu sortir toutes les victimes de leurs tombeaux par souci de justice. Nous pouvons lire dans « je vois Satan tomber comme l’éclair »  à la page  179 « La foi chrétienne consiste à penser qu’à la différence des fausses résurrections mythiques, qui sont réellement enracinées dans les meurtres collectifs, la résurrection du Christ ne doit rien à la violence des hommes. Elle se produit après la mort du Christ, inévitablement, mais pas tout de suite, le troisième jour seulement et, dans une optique chrétienne, elle a son origine en Dieu lui-même ».
En ressuscitant réellement et substantiellement, il devient invulnérable  et se trouve toujours auprès de ses victimes que son Eglise a pour mission de défendre. A partir de cette constatation, nous pouvons en tirer de nombreuses et bienfaisantes conséquences. Ainsi la victime ne reste plus passive comme nous le révèle René Girard dans ses recherches et dans le même ouvrage cité ci-dessus : « La mort de Jésus déjoue le calcul satanique ». En effet, les rituels des sacrifices humains que l’on retrouve dans toutes les cultures et mythes se fondaient sur la violence qui n’a pas de fin, comme nous le rappelle René Girard dans son ouvrage   Achever Clausewitz.
Mais si la Croix du Christ n’est plus le pivot central qui permet de mesurer la justice pour protéger les victimes, alors nous pouvons nous demander si nous ne régressons pas en faisant renaître sous une autre forme  le lynchage et les jeux du cirque qui caractérisaient beaucoup de sociétés de l’antiquité. La  recherche d’un bouc émissaire permettait d’assurer provisoirement  la tranquillité d’une cité, ainsi que les sacrifices humains qui abaissaient la  personne  au rang de l’esclave.
Des signes inquiétants dans les différentes activités de nos sociétés se développent par la montée des actes de violence dans tous les milieux, et quel que soit le niveau culturel. Cette violence ne peut pas être résolue par les nombreux  observatoires mis en place, et ceux qu’il faudrait encore rajouter pour mesurer la conscience pernicieuse de certains esprits, ce qui nous acheminerait vers la société décrite par George Orwell.
Ce n’est certes pas dans les laboratoires que nous pouvons résoudre ce problème. Le  rappel du décalogue mérite un respect absolu, et notamment le dixième  commandement  qui répond à notre question, car il s’agit comme  le souligne  René Girard, de la convoitise ou du désir qui nous pousse à vouloir ce qui ne nous appartient pas,  en nous plongeant dans une logique de violence sans fin.  
Une régression dans le domaine des sciences et des droits de l’homme  peut arriver si  nous oublions nos racines chrétiennes  en nous faisant courir le risque de nous éloigner de la Vérité que l’anamnèse proclamée par l’Eglise commémore dans son eucharistie.
Une mentalité archaïque pourrait se développer et réveiller les réflexes du vieil homme. Elle reste malheureusement en opposition totale avec  l’homme nouveau.         
Christian Bac     

jeudi 6 janvier 2011

La guerre civile aussi


Nos élites qui pendant des décennies ont cru bon, pour certainement favoriser leurs carrières, de vomir le christianisme, surtout le christianisme catholique, deviennent de plus en plus ouvertement christianophiles.
Pendant toute la période allant de 1981 à 2007, il était impossible de prétendre faire carrière en affichant ostensiblement son catholicisme. A l'époque, l'islam était valorisé et les chrétiens devaient se taire.
Depuis le 11 septembre 2001, l'islam est devenu le nouvel ennemi de l'Empire, et petit à petit, nous avons vu, au nom de cette lutte de plus en plus ouverte contre cette religion, les discours anti-islam se multiplier sans que les gardiens du temple osent poursuivre en justice leurs auteurs.
Il ne faut pas que les catholiques soient dupes de ces manoeuvres : il n'est évidemment pas impossible que nos élites se convertissent et nous le leur souhaitons, mais pour autant, il n'est pas non plus impossible que tout cela s'inscrive dans une stratégie guerrière. Après avoir fait entrer des millions de musulmans en Europe, en affirmant que cette Europe n'avait pas de racines chrétiennes, et que partant de là l'Islam était parfaitement compatible avec notre culture, on nous invite à un replis communautaire. Il faut que les chrétiens se sentent à nouveau libres de revendiquer leur propre culture face aux musulmans "qui prient dans la rue, imposent le voile à leurs épouses et filles, veulent construire des mosquées dans nos centre-villes etc" (puisqu'on ne nous les présente plus que sous cet angle dévalorisant). Or, ce qui est très étrange, c'est que ces discours contradictoires proviennent des mêmes hommes et organismes occultes.
On voudrait déclencher une guerre inter-ethnico-religieuse que l'on ne s'y prendrait pas autrement.
Cela sera d'autant plus aisé, que les nouveaux christianophiles sont aussi instruits de cette théologie que les pseudo-musulmans de banlieue le sont de la théologie musulmane. Ce ne sont donc que des esprits ravagés par l'américanisme qui vont se précipiter dans la violence demain. Les catholiques authentiques ne peuvent que refuser cette logique perverse et criminelle. Les catholiques et les musulmans doivent refuser ce piège immonde et criminel.
Jean Jacobie