Alors que nous fêtons le sixième
centenaire de sa naissance, peut-on dire que les voix de Jeanne d’Arc
appartiennent au passé ? Elles continuent pourtant à nous interroger.
Les voix qu’elle a entendues et écoutées
s’exprimaient en bon français. Les entretiens qu’elle avait, s’inscrivaient
dans une logique certaine car les actions et les initiatives que lui faisaient
prendre ces voix l’ont conduite à réaliser sur le plan militaire et politique
d’impressionnantes victoires dans un contexte historique très complexe. Elle a
su donner à l’armée de l’époque la force et l’énergie qui lui manquaient.
Les voix se sont fait connaître par la
bouche de saint Michel, de sainte Marguerite et de sainte Catherine à un moment
où la France était sur le point de disparaître.
La
voix de la France, c'est-à-dire la langue française aurait pu ne pas être ce
qu’elle est, ou tout au moins, ne pas pouvoir s’exprimer par tous les grandes
voix des hommes de science, et de la littérature qui ont brillamment illustré
les siècles suivants jusqu’à nos jours.
Le
procès nous révèle tout le bon sens de cette courageuse lorraine, écoutons
là : « pour dire la vérité
on est parfois pendu » ;
Alors
qu’on lui demande s’il elle était en état de grâce elle répond : « Si j’y suis, Dieu m’y garde ; si
je n’y suis, Dieu veuille m’y mettre, car j’aimerais mieux mourir que de ne pas
être en l’amour de Dieu ».
Elle
prie régulièrement et suit la messe avec beaucoup de recueillement.
Les
nombreux interrogatoires qu’elle a dû subir étaient accablants d’injustice;
sa détention en prison et les chefs d’accusation dont elle a été l’objet,
tristement humiliants.
Le
feu qui l’a martyrisée était la meilleure façon de faire taire les voix qu’elle
entendait. Mais, ces voix ne se sont jamais tues, et elles ont continué à
parler en sa faveur pour qu’elle soit enfin canonisée en 1920.
Cette année 2012 devrait être une année exceptionnelle
pour faire revivre les moments extraordinaires de son cheminement intérieur. Ce
cheminement est aussi le cheminement de l’église dont elle devrait rappeler
cette année, la mémoire. Car, son combat n’est pas d’un autre âge surtout quand
l’actualité nous montre les difficultés que nous traversons. Son intercession
est nécessaire pour nous montrer la vraie voie.
Le procès de réhabilitation fait quelques années après son
martyre se compose de plus de huit cents pages, et mérite d’être relu par les
historiens avec la plus grande attention pour voir la hauteur à laquelle sainte Jeanne d’Arc nous a
élevés.
Christian Bac