dimanche 2 septembre 2012

Espérer contre toute espérance


  Dans un  climat de tension sociale lié à une crise économique, la vie de l’esprit est le plus souvent perturbée alors que l’espérance est nécessaire et essentielle pour faire face aux difficultés matérielles qui affectent gravement la personne dans sa vie de tous les jours. La tentation est grande de baisser les bras devant l’attitude irresponsable de certains. Le nihilisme, ce monstre à plusieurs têtes provoque des ravages au point de ne plus voir que notre vie présente s’appuie en fait, sur une force invincible qui est l’espérance.
  Albert Camus a tordu le cou de ce monstre hideux dans son ouvrage intitulé « l’été » page 113 : « Sachons donc ce que nous voulons, restons fermes sur l’esprit, même  la force  prend pour nous séduire le visage d’une idée ou du confort. La première chose est de ne pas désespérer. N’écoutons pas trop ceux qui crient à la fin du monde. Les civilisations ne meurent pas si aisément et même si ce monde devait crouler ce serait après d’autres »
  En effet,  le nihilisme, n’en doutons pas ne cesse de mourir avec toutes les contorsions  de la séduction contagieuse. Albert Camus a les caractéristiques de ce qui au XVII ème siècle a donné l’honnête homme.
 Ceux qui présentent le nihilisme comme une solution, sont déguisés avec les masques fabriqués par les professionnels du découragement qu’ils instrumentalisent à des fins commerciales, pour prendre la place de tous les hommes de bonne volonté.
  Poursuivons la lecture du passage d’Albert Camus. « Il est bien vrai que nous sommes dans une époque tragique. Mais trop de gens confondent le tragique et le désespoir »   
 L’espérance occupe une place très importante dans l’œuvre de Camus contrairement à tous ceux qui ne savent pas lire et caricaturent sa pensée. La tragédie grecque et celle de l’âge classique français s’appuient sur la beauté et non le nihilisme. Comment peut-on  fonder sa vie sur la laideur du rien ? La confiance et la solidarité sont indispensables pour construire sa vie dans la justice dont nous avons tous besoin.
  Les portes des coffres forts ne cessent de se perfectionner, l’insécurité est certes une source de revenus. Pourtant les coffres  forts ne sont pas nés hier et nous ne pouvons pas nous enfermer dans ce qui ne peut pas se protéger par des moyens matériels, et qui demandent une ouverture vers ce qui nous enracine dans l’espérance d’une vie éternelle.
 Les économistes ne peuvent pas travailler comme dans un laboratoire fermé et hermétique sans tenir compte de la vérité, et se lier à la justice qui nous renvoie à la charité. Les personnes ayant des responsabilités financières et économiques ne doivent pas prendre en otage toute une nation pour jouer aux apprentis sorciers, et lui faire faire des opérations frauduleuses en la plongeant dans l’abîme. Albert Camus nous dit que « notre tâche est de trouver les quelques formules qui apaiseront l’angoisse infinie des âmes libres. Nous avons à résoudre ce qui est déchiré, à rendre la justice imaginable dans un monde si évidemment injuste »

  Le nihilisme est une idole et comme toutes les idoles, il a besoin d’esclaves pour ruiner et déformer la pensée qui s’appuie sur la vérité. Le nihilisme agit sur les esprits mentalement dépravés. En reprenant la lecture du même ouvrage de Camus à la page 148 nous pouvons lire : « Dès l’instant où l’on peut dire que tout est non sens, on exprime quelque chose qui a du sens ».
   La vie éternelle est déjà en marche si nous nous mettons dans une logique de vraie vie en utilisant les moyens matériels à des fins spirituelles qui nous donneront tout ce dont on a besoin.    

Christian Bac



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