Dans un climat de tension sociale lié à une crise économique, la vie
de l’esprit est le plus souvent perturbée alors que l’espérance est nécessaire
et essentielle pour faire face aux difficultés matérielles qui affectent
gravement la personne dans sa vie de tous les jours. La tentation est grande de
baisser les bras devant l’attitude irresponsable de certains. Le nihilisme, ce
monstre à plusieurs têtes provoque des ravages au point de ne plus voir que
notre vie présente s’appuie en fait, sur une force invincible qui est
l’espérance.
Albert Camus a tordu le cou de ce
monstre hideux dans son ouvrage intitulé « l’été » page 113 :
« Sachons donc ce que nous voulons, restons
fermes sur l’esprit, même la
force prend pour nous séduire le
visage d’une idée ou du confort. La première chose est de ne pas désespérer.
N’écoutons pas trop ceux qui crient à la fin du monde. Les civilisations ne
meurent pas si aisément et même si ce monde devait crouler ce serait après
d’autres »
En effet, le nihilisme, n’en doutons pas ne cesse de mourir avec
toutes les contorsions de la
séduction contagieuse. Albert Camus a les caractéristiques de ce qui au XVII
ème siècle a donné l’honnête homme.
Ceux qui présentent le nihilisme comme
une solution, sont déguisés avec les masques fabriqués par les professionnels
du découragement qu’ils instrumentalisent à des fins commerciales, pour
prendre la place de tous les hommes de bonne volonté.
Poursuivons la lecture du passage
d’Albert Camus. « Il est bien vrai
que nous sommes dans une époque tragique. Mais trop de gens confondent le
tragique et le désespoir »
L’espérance occupe une place très
importante dans l’œuvre de Camus contrairement à tous ceux qui ne savent pas
lire et caricaturent sa pensée. La tragédie grecque et celle de l’âge classique
français s’appuient sur la beauté et non le nihilisme. Comment peut-on fonder sa vie sur la laideur du rien ?
La confiance et la solidarité sont indispensables pour construire sa vie dans
la justice dont nous avons tous besoin.
Les portes des coffres forts ne cessent
de se perfectionner, l’insécurité est certes une source de revenus. Pourtant
les coffres forts ne sont pas nés
hier et nous ne pouvons pas nous enfermer dans ce qui ne peut pas se protéger
par des moyens matériels, et qui demandent une ouverture vers ce qui nous
enracine dans l’espérance d’une vie éternelle.
Les économistes ne peuvent pas
travailler comme dans un laboratoire fermé et hermétique sans tenir compte de
la vérité, et se lier à la justice qui nous renvoie à la charité. Les personnes
ayant des responsabilités financières et économiques ne doivent pas prendre en
otage toute une nation pour jouer aux apprentis sorciers, et lui faire faire
des opérations frauduleuses en la plongeant dans l’abîme. Albert Camus nous dit
que « notre tâche est de trouver les
quelques formules qui apaiseront l’angoisse infinie des âmes libres. Nous avons
à résoudre ce qui est déchiré, à rendre la justice imaginable dans un monde si
évidemment injuste »
Le nihilisme est une idole et comme
toutes les idoles, il a besoin d’esclaves pour ruiner et déformer la pensée qui
s’appuie sur la vérité. Le nihilisme agit sur les esprits mentalement dépravés.
En reprenant la lecture du même ouvrage de Camus à la page 148 nous pouvons
lire : « Dès l’instant où l’on
peut dire que tout est non sens, on exprime quelque chose qui a du sens ».
La vie éternelle est déjà en marche si nous nous mettons dans
une logique de vraie vie en utilisant les moyens matériels à des fins
spirituelles qui nous donneront tout ce dont on a besoin.
Christian
Bac
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