2. L'eau
L'eau est une réalité familière comme l'est la lumière, et nous oublions que donner de l'eau à quelqu'un fait partie d'une des sept œuvres de miséricorde corporelle dont il est bon de rappeler ici toute l'importance en citant les deux premières : Donner à manger à ceux qui ont faim et donner à boire à ceux qui ont soif.
En demandant de l'eau à la Samaritaine, Jésus lui a donné, au moment même où il a eu soif, l'occasion d'accomplir une œuvre de miséricorde corporelle. « Quiconque donnera à boire à l'un de ces petits rien qu'un verre d'eau fraîche, en tant qu'il est un disciple, en vérité je vous le dis, il ne sera pas frustré de sa récompense » Mt 10 42.
Le puits de Jacob a vu un grand nombre de personnes et d'animaux venir pour recueillir très précieusement cette eau sans laquelle nous ne pouvons pas vivre et Jésus, dans ce contexte de la vie de tous les jours nous fait découvrir une eau avec laquelle nous n'aurons jamais plus soif. Cette eau vive vient de son cœur : « l'un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et aussitôt il sortit du sang et de l'eau » Jean 19 34
Cette eau prend sa véritable source en Jésus car il nous révèle qu'il est « le Chemin la Vérité et la Vie » Jean 14. La vie est étroitement liée à l'eau, et nous savons le geste important que Mère Térésa, proclamée sainte, a accompli en donnant à boire et à manger à ceux qui n'avaient plus la force de le faire.
Les blessés de la vie, les malades vont chercher à Lourdes cette eau que la Vierge Marie a fait jaillir du rocher pour étancher notre soif de Dieu, et nous apaiser.
Revenons au puits de Jacob pour trouver une solution à la soif de l'homme qui s'exprime dans la vie que nous avons reçue à notre baptême. Il s'agit d'une eau qui nous a fait sortir librement de la servitude, et nous incorpore dans l'Eglise par la libre adhésion de notre volonté.
La Samaritaine est bouleversée par ce qu'elle vient d'entendre au point qu'elle va rejoindre les siens pour leur apprendre la bonne nouvelle. Bien que cette eau si rare dans certains pays se trouve en abondance dans nos régions, il arrive qu'on oublie qu'elle puisse donner la vie, comme le témoigne l'Eglise en baptisant les nouveaux nés.
Les parents de ces enfants n'ont pas encore compris le don de Dieu qui se manifeste par cette eau qui les fera devenir enfants de Dieu.
Le puits qui porte le nom de Jacob est lié à la mémoire de Rachel qui était stérile et de son fils premier né Joseph que ses frères criminels avaient jeté dans « une citerne à sec. Cette citerne est devenue un puits fécond. Cependant des obstacles demeuraient encore puisque les Samaritains étaient honnis des juifs.
Un sacrement qui puise ses richesses dans l'eau qui est sortie de la plaie du Christ en Croix pour nous sauver du déluge, de la violence et du péché, est une urgence dont nous devons prendre conscience.
D'autre part, cette eau baptismale a engagé des millions de familles dans la foi, en développant les racines qui nous font grandir et fortifient en nous : l'espérance et la charité, sans lesquelles nous restons stériles. Il est temps de nous ouvrir à la grâce du baptême.
Avec Jésus, nous ne pouvons plus regarder l'eau de la même manière. Et, nous pouvons chanter avec toute l'Eglise « Anima Christi » : aqua lateris Christi, lava me : eau du côté du Christ, lave moi.
Dans le livre de la Genèse 6 16 nous pouvons méditer le passage suivant « tu placeras l'entrée del'arche sur le côté ».Il s'agit bien d'un côté où se trouve une porte unique par où nous pouvons nous réfugier pour être sauvé.
Que faisons-nous de la lumière et de l'eau qui sont des forces extraordinaires créées par Dieu ? Des forces qui manifestent la puissance de Dieu pour le bien des hommes mais qui ne sont pas toujours bien utilisées ? Le Christ ne nous donne-t-il pas le vrai sens de l'eau et de la lumière en nous indiquant la vraie richesse salvatrice ?
Christian Bac
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