3. Le vent et le feu
Le vent et le feu sont des éléments très présents dans les saintes écritures, et dans le contexte de la révélation chrétienne ils nous rapprochent de Dieu. C’est pourquoi nous méditerons sur ces deux éléments de la nature qui tiennent une grande place dans la littérature à partir desquels, les écrivains se sont inspirés, et que la révélation est venue enrichir en les transfigurant.
En effet, Moïse dont le regard va-t- être attiré par le buisson ardent qui brûle, sans se consumer, manifeste un sentiment de crainte et d’étonnement, puisque Dieu n’a pas besoin d’un élément naturel pour alimenter le feu qu’il a créé.
Dieu est le créateur de ces forces naturelles qu’il commande. Ce qu’il atteste en faisant connaître son nom qui se détache totalement de ces réalités naturelles qui avaient été divinisées par le monde païen. Ce buisson ardent nous élève à une réalité supérieure qui nous dépasse totalement. Ce petit buisson manifeste la grandeur de Dieu dont le caractère très humble nous émeut comme la crèche où Dieu se fait homme.
« Je suis » est au- dessus de tout nom, il est celui qui a commandé à l’étoile de guider les mages. Le feu de ce buisson nous invite à méditer sur l’usage que les hommes ont fait du feu au cours de l’histoire. La force d’une nation peut s’exprimer par sa puissance de feu autrement dit, par sa capacité à répondre au danger dont elle peut être la victime.
La puissance de Dieu se manifeste différemment, le buisson ardent n’est vu que par un seul homme ; ce feu n’est pas celui de toute une forêt .Mais c’est de cette humble manière qu’il entend s’approcher des hommes pour se manifester à chacun d’entre nous. Ce feu qui se manifeste sur le mont Sinaï n’est pas un feu destructeur, il va au contraire marquer sa présence bienfaisante le jour de la Pentecôte.
Ecoutons les saintes écritures : « Le jour de la Pentecôte étant arrivé, ils se trouvaient tous ensemble dans un même lieu, quand tout à coup, vint du ciel un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils se tenaient. Ils virent apparaître des langues qu’on eût dites de feu » Actes des Apôtres 1-2. Le bruit est ici comparé à un violent coup de vent qui révèle avec le feu, l’Esprit Saint qui vient visiter et habiter les Apôtres.
Ce n’est pas le bruit des armes, ni le vent d’un ouragan qui se manifestent, mais c’est les éléments naturels bien contrôlés par le Dieu de l’univers qui nous révèlent que tous ces éléments avaient été toujours vus, avant la Chute, comme le don de Dieu. Alors nous pouvons avec les yeux de saint François contempler tous ces phénomènes naturels créés par Dieu, et développer un sentiment nouveau et plus profond de la nature.
Un autre passage de l’Evangile nous rapproche de Dieu celui tiré de Luc 8 22 -25 alors que les apôtres pensaient ne plus pouvoir continuer à vivre : « Une bourrasque s’abattit alors sur le lac ils faisaient eau et se trouvaient en danger. S’étant approchés, ils le réveillèrent, en disant : « Maître, maître nous périssons ! » Et lui, s’étant réveillé, menaça le vent et le tumulte des flots .Ils s’apaisèrent et le calme se fit. » Le vent est sur le point de renverser la barque ce qui nous fait penser aux voyages tumultueux de Paul qui a risqué sa vie en mer. Tous ces moments difficiles liés à des problèmes matériels nous montrent que Jésus, quelque soient nos difficultés, ne nous abandonne jamais.
Le vent et le feu sont des éléments que nous ne pouvons pas toujours maîtriser malgré les progrès de la science ; ce qui devrait nous inviter à regarder autrement ces forces que Dieu seul peut maîtriser totalement car il en est le créateur et nous ne sommes que ses intendants.
Christian Bac