dimanche 6 février 2011

yves Chiron : Urbain V


A l’occasion de 7e centenaire de la naissance d’Urbain V, Yves Chiron nous propose une monographie consacrée à l’un des derniers papes français d’Avignon. Né au château de Grizac en Lozère, Guillaume Grimoard a connu une  destinée exceptionnelle. N’étant ni évêque, ni cardinal, il sut se maintenir au-delà des coteries.
Elu Pape en 1362, il créa  l’Université de Cracovie, en 1364. Il accord a la création de l’université qui comprend toutes les disciplines, sauf la théologie, le pays ne disposant pas assez de professeurs de théologie.  La première faculté de théologie en Pologne ne sera érigée qu’en 1397 à Cracovie par le pape Boniface IX. Par ailleurs Urbain V réforme le clergé, combat le népotisme et la simonie. Il relance le pèlerinage d’outre mer pour secourir les chrétiens de Terre sainte, développe de nouvelles missions. Quand on souligne l’attachement d’Urbain V à la croisade, il ne faut pas envisager celle-ci comme une sorte de revanche ou de guerre sainte menée contre l’Islam. Il s’agit de porter l’Evangile à l’Est du monde connu (p.195). Urbain V est associé également à de nombreuses réalisations architecturales.
Urbain V fut confronté à la guerre de cent ans et à la peste noire qui décima l’Europe. Il affronta aussi une crise de civilisation. La chrétienté et l’idéal chevaleresque se « fissurent » (p.7 et 8).
La conversion de l’empereur de Constantinople lors du séjour d’Urbain V est un événement majeur du pontificat d’Urbain. Mais Yves Chiron a soin de nous rappeler que ce serait un anachronisme de penser qu’Urbain V est un pape « œcuméniste ». L’auteur préfère à juste titre utiliser le terme d’« unioniste » à son égard. Il est soucieux, comme ses prédécesseurs, de ramener les orthodoxes à l’obéissance (p. 263).  L’attitude d’Urbain IV à l’égard des Juifs d’Avignon retient aussi notre attention.  S’inscrivant dans la politique de ses prédécesseurs  il est intervenu  en faveur de ceux-ci par l’intermédiaire  d’une bulle dont on fait rarement mention aujourd’hui. Il définit un certain nombre de protections dont ils doivent faire l’objet (p. 106-109).
Il fut le seul pontife avignonnais à être béatifié.
Comme à son habitude Yves Chiron, nous propose une monographie claire et accessible à tous, qui est capable de susciter l’intérêt du lecteur, un intérêt qui ne se dément pas au cours de la lecture. Le livre s’adresse à un public large et varié.
Michel Mazoyer

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