jeudi 18 février 2010

Analyses de Catholicae contestées par le site Virgo Maria


Par souci d'honnêteté et afin que le débat soit complet, nous publions ci-dessous un commentaire, fait par le site Virgo Maria, d'un de nos articles concernant les reproches faits par Mgr Tissier au Pape Benoît XVI. Le propos est virulent et nous le regrettons, car pour notre part nous refusons absolument d'entrer dans de vaines polémiques, d'autant plus que nous n'avons jamais eu l'intention d'attaquer qui que ce soit, et en particulier Mgr Tissier. Les avis peuvent être divergents, nous acceptons bien volontiers de voir nos analyses remises en cause, sans que cela nous chagrine d'aucune manière, car seule la vérité importe et nous n'en sommes pas les propriétaires. De plus nous sommes libres de toute ambition personnelle, sinon de travailler à la pacification des coeurs et des esprits dans des temps où les passions dominent. Enfin nous ne sommes pas une revue "conciliaire", puisqu'il y a dans le comité de rédaction des personnes de toutes les sensibilités.
Nous reproduisons textuellement le commentaire paru sur  le site Virgo Maria ci-dessous, et nous invitons les lecteurs à relire notre article (CLIQUER ICI); nous ne nous reconnaissons pas dans cette critique.
Article de Virgo Maria :
MGR TISSIER PRODUIT UN TRAVAIL THÉOLOGIQUE ET EST PRIS À PARTIE PAR LE SITE CONCILIAIRE CATHOLICAE DISPUTATIONES
Au contraire, depuis plusieurs mois, Mgr Tissier accumule les études de fond sur la pensée de Ratzinger-Benoît XVI, dont il ne cesse de compulser et d’analyser les écrits :
  • 11 novembre 2007 : conférence de clôture du colloque Pascendi à Paris consacrée aux écrits modernistes de Ratzinger remettant en cause les principaux dogmes catholiques. Cette conférence n’a été publiée que par Virgo-Maria.
  • Janvier 2009 : La nouvelle théologie de la Rédemption de Benoît XVI, étude parue dans Le Sel de la Terre, n°67
  • Juin 2009 : Étude de 100 pages sur l’herméneutique de Benoît XVI (La foi au péril de la raison), parue dans Le Sel de la Terre, n°69
Le site Catholicae Disputationes engage une critique de l’article de Mgr Tissier paru en janvier 2009, et prend la défense de Ratzinger, par des arguments qui relativisent saint Thomas d’Aquin et la doctrine catholique.
« la doctrine de l’Église, si elle doit beaucoup aux analyses du Docteur angélique, n’en est pas prisonnière … ce n’est pas la théologie de saint Thomas d’Aquin, aussi puissante soit-elle, qui permet de juger le Magistère, mais au contraire, c’est le Magistère qui peut seul se faire juge de la doctrine des théologiens.
Maintenant, sur le fond, et ayant bien compris l’argumentation de Mgr Tissier de Mallerais, il nous semble que l’argumentation du théologien Joseph Ratzinger ne saurait être balayée d’un revers de la main au nom d’une tradition comprise par un autre théologien ; car enfin, il faut se souvenir que l’Église n’enseigne pas que la seule finalité de l’inhumanisation de la parole de Dieu soit le Sacrifice, mais que son but est l’achèvement de la Création. Les Écritures insistent tout particulièrement sur le fait que le Christ est la cause finale de la Création : il est le premier en intention et donc le dernier en exécution. À ne pas le voir, à ne pas le comprendre, on décapite le christianisme de sa métaphysique et donc de sa véritable signification : le paleos anthropos ne saurait par la seule actuation de ses potentialités devenir divin, ainsi que cela a été annoncé par les prophètes : entre l’humanité première, adamique, et l’humanité du Christ, second adam, il y a un fossé ontologique que personne ne peut franchir par ses seules vertus, seule une nouvelle création, une nouvelle naissance à un ordre supérieur peut le faire.

Pour être plus clair, il convient de rappeler que l’univers matériel n’a pas en lui ce qui est nécessaire à l’émergence de la vie, que le règne animal n’a pas en lui ce qui est nécessaire à l’émergence de la vie intellectuelle, réfléchie et libre ; de même l’homme, doué de raison et de liberté, n’a pas en lui ce qui est nécessaire à l’émergence de la vie divine en lui et c’est bien ce qui fait que les vertus théologales ne sauraient être réduites à des faits psychologiques, puisqu’elles sont d’un autre ordre, d’un ordre supérieur.
Donc, Jésus est le parachèvement de la création de l’univers (summum opus Dei), la réalisation parfaite et adorable de la volonté aimante de Dieu : une humanité épousée par Lui. Voilà la véritable finalité de l’incarnation en bonne théologie catholique. Il ne s’agit pas de restaurer un état antérieur, à moins de penser que le temps n’est qu’un simulacre, une image mobile de l’éternité pour parler comme Platon. Il s’agit d’une nouvelle et ultime étape dans l’histoire de la création. » Catholicae Disputationes[5]
Cette réponse qui a tout l’air d’être celle de cuistres ne fait rien d’autre que de prêter à Mgr Tissier l’idée de la négation des effets multiples de l’Incarnation, en la réduisant dans sa pensée au seul effet du Sacrifice de la Croix, alors même que l’évêque mettait en cause chez Ratzinger l’absence de cette finalité qui est le Sacrifice expiatoire remis par Notre Seigneur Jésus-Christ à Son Père pour racheter les âmes. Ces auteurs conciliaires font comme si l’Incarnation de NSJC ne pouvait pas avoir plusieurs finalités ou effets, et comme si Benoît XVI n’avait pas nié l’un d’eux qui est capital.
Pour avoir dénoncé ce qui est absent, et même nié, chez Ratzingerà savoir la valeur expiatoire et rédemptrice du Sacrifice de la Croix, Mgr Tissier se voit ainsi caricaturé par ce site conciliaire, qui suggère qu’il serait à son tour le négateur prétendu (et sans la moindre preuve) de l’élévation de la nature humaine (des rachetés par leur volonté d’union personnelle à la Personne de Jésus Christ) procurée par l’Incarnation de Notre Seigneur Jésus-Christ : « il faut se souvenir que l’Église n’enseigne pas que la seule finalité de l’inhumanisation de la parole de Dieu soit le Sacrifice, mais que son but est l’achèvement de la Création » susurre Catholicae Disputationes, déformant ainsi la critique que fait Mgr Tissier de Benoît XVI.
Le procès d’intention intenté par le site Catholicae Disputationes à l’égard de Mgr Tissier est bien à l’image des théologiens conciliaires modernistes qui fuient systématiquement les débats clairs qui les gênent, lorsque leur idole Ratzinger-Benoît XVI est mis en cause, et tentent des attaques ad hominem en prêtant à leurs contradicteurs des propos qu’ils n’ont jamais tenus.
Cela témoigne de l’impact que peuvent avoir les études de Mgr Tissier au sein de cercles de réflexions théologiques, et du dérangement qu’elles causent.

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