lundi 22 juin 2009

Le Mystère de la rédemption selon Joseph Ratzinger


Le Sel de la Terre, no 67, Hiver 2008-2009
« Le Sel de la Terre » passe régulièrement en revue les points de divergences existant entre la tradition et l’Eglise « moderniste ». Dans le numéro 67 on lit un article de Mgr Tissier de Mallerais intitulé « Le Mystère de la rédemption selon Benoist XVI » (pp.22-54).  
S’appuyant sur un livre de Benoist XVI intitulé La foi chrétienne hier et aujourd’hui paru en 1968 et réédité en 2005, Mgr Tissier de Mallerais reprend la démonstration de Joseph Ratzinger qui rélève selon l’évêque traditionnaliste d’un modernisme manifeste.
La démonstration de Joseph Ratzinger repose sur une thèse, une antithèse et une synthèse. 
Thèse. La croix est l’expression d’un amour radical, et non une expiation de l’homme dieu au père, qui se donne entièrement. Sur la croix Il se substitue bien à nous mais l’échange consiste en ce qu’il aime pour nous.

Antithèse. Le nouveau Testament affirme l’œuvre d’expiation.

La Synthèse consiste à réinterpréter l’œuvre d’expiation à la lumière de la thèse. Sur la croix Jésus Christ se substitue à nous mais l’échange consiste en ce qu’il aime pour nous;

Ainsi, à en croire Mgr Tissier de Mallerais, le théologien Ratzinger s’opposerait aux Pères de l’Eglise et à saint Thomas. Pour ce dernier la charité est l’âme du sacrifice du Christ mais il n’estompe ni la matérialité ni la valeur expiratoire de ce sacrifice.

La thèse à défendre est seulement la satisfaction du Christ. La satisfaction d’un pur homme ne peut être suffisante. Que l’homme-Dieu ait pleinement satisfait pour les péchés, ne dispense pas l’homme pur de joindre sa satisfaction même incomplète à la satisfaction parfaite du Christ.

Joseph Ratzinger insisterait particulièrement sur l’absurdité que représenterait l’idée d’un sacrifice humain pour apaiser un dieu courroucé : « Certains textes de dévotion semblent suggérer que la foi chrétienne en la croix se représente un Dieu dont la justice inexorable a réclamé un sacrifice humain, le sacrifice de son propre fils. Et l’on se détourne avec horreur d’une justice dont la sombre colère enlève toute crédibilité au message de l’amour (Ratzinger, p.199).

C’est oublier aux dire de Mgr Tisier de Maillerais la phrase de saint Paul « Proprio Filio suo non pepercit Deus, sed pro nobis omnibus tradidit eum (Dieu n’a pas épargné son propre fils, mais pour nous tous il l’a livré )» (m 8, 32).

Le problème de la réforme liturgique est en fait l’application de la révolution dans l’idée d’expiation promu par Ratzinger. Dans le nouveau rite ce qui a trait à la peine due au péché n’est plus un objet de prière, l’offrande est présentée comme un pur éloge. Voir l’étude de la Fraternité Saint Pie X (Le problème de la réforme liturgique, 2001), qui montre que le rite de messe de Paul VI serait l’application des idées promues par Joseph Ratzinger). 
Commentaire. On fera remarquer que le texte commenté par Mgr Tissier de Maillerais a été écrit voici quarante ans, et que Joseph Ratzinger n’était pas Pape, et qu’ainsi on ne peut préjuger de ce qu’il enseigne aujourd’hui à la seule lecture d’un texte écrit il y a déjà bien longtemps.
De plus, sur la forme, la doctrine de l’Eglise, si elle doit beaucoup aux analyses du Docteur angélique, n’en est pas prisonnière … ce n’est pas la théologie de saint Thomas d’Aquin, aussi puissante soit-elle, qui permet de juger le Magistère, mais au contraire, c’est le Magistère qui peut seul se faire juge de la doctrine des théologiens.
Maintenant, sur le fond, et ayant bien compris l’argumentation de Mgr Tissier de Mallerais, il nous semble que l’argumentation du théologien Joseph Ratzinger ne saurait être balayée d’un revers de la main au nom d’une tradition comprise par un autre théologien ; car enfin, il faut se souvenir que l’Eglise n’enseigne pas que la seule finalité de l’inhumanisation de la parole de Dieu soit le Sacrifice, mais que son but est l’achèvement de la Création. Les Ecritures insistent tout particulièrement sur le fait que le Christ est la cause finale de la Création : il est le premier en intention et donc le dernier créé. A ne pas le voir, à ne pas le comprendre, on décapite le christianisme de sa métaphysique et donc de sa véritable signification : le paleos anthropos ne saurait par la seule actuation de ses potentialités devenir divin, ainsi que cela a été annoncé par les prophètes : entre l’humanité première, adamique, et l’humanité du Christ, second adam, il y a un fossé ontologique que personne ne peut franchir par ses seules vertus, seule une nouvelle création, une nouvelle naissance à un ordre supérieur peut le faire.
Pour être plus clair, il convient de rappeler que l’univers matériel n’a pas en lui ce qui est nécessaire à l’émergence de la vie, que le règne animal n’ a pas en lui ce qui est nécessaire à l’émergence de la vie intellectuelle, réfléchie et libre ; de même l’homme, doué de raison et de liberté, n’a pas en lui ce qui est nécessaire à l’émergence de la vie divine en lui et c’est bien ce qui fait que les vertus théologales ne sauraient être réduites à des faits psychologiques, puisqu’elles sont d’un autre ordre, d’un ordre supérieur.
Donc, Jésus est le parachèvement de la création de l’univers (summum opus Dei), la réalisation parfaite et adorable de la volonté aimante de Dieu : une humanité épousée par Lui. Voilà la véritable finalité de l’incarnation en bonne théologie catholique. Il ne s’agit pas de restaurer un état antérieur, à moins de penser que le temps n’est qu’un simulacre, une image mobile de l’éternité pour parler comme Platon. Il s’agit d’une nouvelle et ultime étape dans l’histoire de la création.
Ainsi donc, même si la liberté de l’adam n’avait pas failli, et si les œuvres de mort ne s’étaient pas répandues dans notre société humaine (ce que la théologie appelle le péché originel), notre frère humain Jésus serait né du sein virginal de Marie épousé par le Verbe. Car telle est la finalité des six jours de la création voulue par le Dieu d’amour et de pardon. Parce que Jésus, qui est vrai homme, est en même temps, sans confusion ni mélange des natures, vrai Dieu, il obéit à une loi qui n’est plus celle du psychisme adamique ; et à la méchanceté, à la violence, il répond par la charité qui va jusqu’à donner sa vie. Il n’a donc pas, bien que sa chair ait frémi d’horreur devant le Golgotha, reculé et a accepté de donner sa vie pour mettre fin au règne de la vengeance, de la violence et nous a ainsi donné l’exemple suprême de la grandeur de la vie divine. Joseph Ratzinger n’est donc pas moderniste parce qu’il enseigne ce que l’Eglise enseigne, et ne réduit pas sa doctrine à celle de Luther qui pensait effectivement que la seule finalité de l’inhumanisation était le Sacrifice qui venait effacer les conséquences de nos actes peccamineux. Pour autant, il est vrai que la valeur expiatoire de la Croix ne doit pas être occultée. Encore une fois en théologie, on se rend compte que la difficulté est de tenir en équilibre entre deux hérésies. 
Pierre Essain et Jean Jacobie

dimanche 21 juin 2009

Fraternité Saint-Pie X : Restructuration imminente de Ecclesia Dei


Menace de nouvelles excommunications en Allemagne

ROME, Mardi 16 juin 2009 (ZENIT.org) - L'annonce que la Congrégation pour la doctrine de la foi supervisera désormais les discussions avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est imminente, affirme son supérieur général.

Mgr Bernard Fellay a révélé à ZENIT que la congrégation l'avait informé de la publication imminente, d'ici le 20 juin, d'une déclaration de Benoît XVI sous forme de "motu proprio" (de sa propre initiative), sur la nouvelle structure de Ecclesia Dei.
L'évêque a confirmé avoir rencontré, le 5 juin dernier, le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Au cours d'une visite qu'il a effectuée ce lundi à Toronto, le supérieur général a expliqué que la Commission pontificale Ecclesia Dei, mise en place précisément pour superviser le processus de « guérison » de la fracture qui s'est créée entre la Fraternité et l'Eglise, continuera à être une entité distincte au sein du dicastère de l'Eglise pour les questions doctrinales.

Mgr Fellay a précisé qu'il est probable que le responsable exécutif d'Ecclesia Dei soit un membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi. « De cette façon, elle sera unie étroitement avec la Congrégation », a-t-il ajouté.

Mgr Fellay avait été excommunié, ainsi que trois autres évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988 sans l'approbation du Vatican. Fin janvier, Benoît XVI a levé cette sanction.

Cependant, la Fraternité de Saint Pie X n'a pas encore le statut canonique requis pour l'exercice légitime du ministère. L'octroi de ce statut, comme l'a précisé le souverain pontife dans une lettre aux évêques du monde entier publiée en mars, est conditionné à l'acceptation par la Fraternité de l'autorité du Concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des papes.

Depuis l'année 2000, la commission pontificale a été dirigée par le cardinal Dario Castrillón Hoyos, que Mgr Fellay décrit comme « très amical » à l'égard de la Fraternité. L'évêque a indiqué que, même après sa rencontre, le 5 juin, avec le cardinal Levada, il ne peut dire avec certitude de quelle façon les changements prévus affecteront les négociations avec le Vatican.

« Je ne le connais pas [le cardinal Levada] assez pour répondre à la question. [...] Lorsque nous avons été reçus, il y a eu beaucoup de courtoisie. Il s'est montré aimable. [...]Franchement, je ne sais pas s'il y aura un réel changement et quel sera-t-il ».

Nouvelles excommunications

Le plus urgent pour la nouvelle direction de Ecclesia Dei sera d'éviter une nouvelle série d'excommunications. Le 27 juin, l'évêque lefebvriste Alfonso de Galaretta devrait ordonner trois prêtres et trois diacres au séminaire de la fraternité à Zaitzkofen, en Bavière (Allemagne). Mgr Gerard Muller, de Ratisbonne, a averti la Fraternité que, tant que la question du statut canonique ne sera pas réglée, les ordinations ne seront pas autorisées, et seront donc passibles d'actions disciplinaires.

« Notre évêque attend de Rome un conseil sur la réponse à donner » a déclaré, début juin, un porte-parole diocésain, Jakub Schotz. « Mais il est quasiment certain que cela finira par des excommunications pour ces prêtres et l'évêque qui procède à leur ordination ».

Mgr Fellay a fait savoir que la Fraternité Saint-Pie X a déjà reporté des ordinations sous-diaconales à Ratisbonne au début de cette année et que, selon lui, le Vatican à présent « n'a pas de problèmes de fond » concernant les prochaines ordinations sacerdotales.

« Nous avons besoin de respirer, a-t-il invoqué pour défendre le fait que la Fraternité continue à administrer les sacrements. Et, en définitive, si le pape a été assez bon pour lever les excommunications, c'est qu'il ne souhaite pas notre mort ».

La Fraternité envisage de procéder aux ordinations, même si Mgr Fellay craint que de nouvelles excommunications pourraient « tout remettre en cause » et faire échouer les discussions de la Fraternité avec la Congrégation pour la doctrine de la foi. Les condamnations sans ambiguïté, par la Fraternité, du Concile Vatican II, en particulier concernant les affirmations du concile sur la liberté religieuse, l'oecuménisme et la séparation entre l'Eglise et l'Etat seront au centre de ces entretiens.

Si le supérieur général d'origine suisse préfère régler ces questions doctrinales avant d'accepter le statut canonique dans l'Eglise, il insiste néanmoins sur son ouverture à un compromis provisoire avec le Vatican.

« Si Rome nous donne des garanties suffisantes de survie, en quelque sorte, je pense que nous prendrons certainement en considération la question », a-t-il déclaré.

Kris Dmytrenko

Kris Dmytrenko est producteur associé au réseau de télévision Salt and Light (Sel+Lumière), à Toronto. Le dimanche 28 juin, Salt and Light transmettra une interview exclusive de Mgr Bernard Fellay, dans un épisode de la série Witness (Témoin), présenté par le père Thomas Rosica, CSB.

Benoît XVI inaugure le site Internet dédié à l’Année sacerdotale


Rendez-vous à « annussacerdotalis.org »

ROME, Vendredi 19 juin 2009 (ZENIT.org) - Un site Internet dédié à l'Année sacerdotale a été inauguré ce vendredi par Benoît XVI, à l'adresse en ligne : www.annussacerdotalis.org.
La congrégation romaine pour le Clergé a en effet mis au point ce rendez-vous en ligne pour l'Année sacerdotale, en six langues : français, allemand, anglais, italien, espagnol et portugais.
Le cardinal préfet de ce dicastère, Claudio Hummes, franciscain du Brésil, indique dans un communiqué que cette initiative est au service de la vie des prêtres spécialement pendant cette année qui leur est consacrée. 
Le portail a pour objectif de constituer « une aide concrète » par des « notes spirituelles » et différentes « informations » concernant l'année sacerdotale.
« L'Année sacerdotale est très bien reçue dans le monde entier, se réjouit le cardinal Hummes : la répercussion positive se généralise rapidement. Participons donc avec engagement et créativité ».

Fraternité Saint-Pie X : Restructuration imminente de Ecclesia Dei


Menace de nouvelles excommunications en Allemagne

ROME, Mardi 16 juin 2009 (ZENIT.org) - L'annonce que la Congrégation pour la doctrine de la foi supervisera désormais les discussions avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X est imminente, affirme son supérieur général.

Mgr Bernard Fellay a révélé à ZENIT que la congrégation l'avait informé de la publication imminente, d'ici le 20 juin, d'une déclaration de Benoît XVI sous forme de "motu proprio" (de sa propre initiative), sur la nouvelle structure de Ecclesia Dei.
L'évêque a confirmé avoir rencontré, le 5 juin dernier, le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
Au cours d'une visite qu'il a effectuée ce lundi à Toronto, le supérieur général a expliqué que la Commission pontificale Ecclesia Dei, mise en place précisément pour superviser le processus de « guérison » de la fracture qui s'est créée entre la Fraternité et l'Eglise, continuera à être une entité distincte au sein du dicastère de l'Eglise pour les questions doctrinales.

Mgr Fellay a précisé qu'il est probable que le responsable exécutif d'Ecclesia Dei soit un membre de la Congrégation pour la doctrine de la foi. « De cette façon, elle sera unie étroitement avec la Congrégation », a-t-il ajouté.

Mgr Fellay avait été excommunié, ainsi que trois autres évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre en 1988 sans l'approbation du Vatican. Fin janvier, Benoît XVI a levé cette sanction.

Cependant, la Fraternité de Saint Pie X n'a pas encore le statut canonique requis pour l'exercice légitime du ministère. L'octroi de ce statut, comme l'a précisé le souverain pontife dans une lettre aux évêques du monde entier publiée en mars, est conditionné à l'acceptation par la Fraternité de l'autorité du Concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des papes.

Depuis l'année 2000, la commission pontificale a été dirigée par le cardinal Dario Castrillón Hoyos, que Mgr Fellay décrit comme « très amical » à l'égard de la Fraternité. L'évêque a indiqué que, même après sa rencontre, le 5 juin, avec le cardinal Levada, il ne peut dire avec certitude de quelle façon les changements prévus affecteront les négociations avec le Vatican.

« Je ne le connais pas [le cardinal Levada] assez pour répondre à la question. [...] Lorsque nous avons été reçus, il y a eu beaucoup de courtoisie. Il s'est montré aimable. [...]Franchement, je ne sais pas s'il y aura un réel changement et quel sera-t-il ».

Nouvelles excommunications

Le plus urgent pour la nouvelle direction de Ecclesia Dei sera d'éviter une nouvelle série d'excommunications. Le 27 juin, l'évêque lefebvriste Alfonso de Galaretta devrait ordonner trois prêtres et trois diacres au séminaire de la fraternité à Zaitzkofen, en Bavière (Allemagne). Mgr Gerard Muller, de Ratisbonne, a averti la Fraternité que, tant que la question du statut canonique ne sera pas réglée, les ordinations ne seront pas autorisées, et seront donc passibles d'actions disciplinaires.

« Notre évêque attend de Rome un conseil sur la réponse à donner » a déclaré, début juin, un porte-parole diocésain, Jakub Schotz. « Mais il est quasiment certain que cela finira par des excommunications pour ces prêtres et l'évêque qui procède à leur ordination ».

Mgr Fellay a fait savoir que la Fraternité Saint-Pie X a déjà reporté des ordinations sous-diaconales à Ratisbonne au début de cette année et que, selon lui, le Vatican à présent « n'a pas de problèmes de fond » concernant les prochaines ordinations sacerdotales.

« Nous avons besoin de respirer, a-t-il invoqué pour défendre le fait que la Fraternité continue à administrer les sacrements. Et, en définitive, si le pape a été assez bon pour lever les excommunications, c'est qu'il ne souhaite pas notre mort ».

La Fraternité envisage de procéder aux ordinations, même si Mgr Fellay craint que de nouvelles excommunications pourraient « tout remettre en cause » et faire échouer les discussions de la Fraternité avec la Congrégation pour la doctrine de la foi. Les condamnations sans ambiguïté, par la Fraternité, du Concile Vatican II, en particulier concernant les affirmations du concile sur la liberté religieuse, l'oecuménisme et la séparation entre l'Eglise et l'Etat seront au centre de ces entretiens.

Si le supérieur général d'origine suisse préfère régler ces questions doctrinales avant d'accepter le statut canonique dans l'Eglise, il insiste néanmoins sur son ouverture à un compromis provisoire avec le Vatican.

« Si Rome nous donne des garanties suffisantes de survie, en quelque sorte, je pense que nous prendrons certainement en considération la question », a-t-il déclaré.

Kris Dmytrenko

Kris Dmytrenko est producteur associé au réseau de télévision Salt and Light (Sel+Lumière), à Toronto. Le dimanche 28 juin, Salt and Light transmettra une interview exclusive de Mgr Bernard Fellay, dans un épisode de la série Witness (Témoin), présenté par le père Thomas Rosica, CSB

jeudi 18 juin 2009

Les Cahiers Disputatio et la société internationale de Philosophie réaliste


Organisent un colloque sur le thème de la Création
Il se tiendra au
     FOYER MARIE JEAN
     MAISON DE LA SOURCE D'EAU VIVE
                                              07690 SAINT JULIEN VOCANCE
PROGRAMME
Vendredi 3 juillet :

15h 30h – 16h. : installation

16h 30 – 17h 15 : Bertrand Souchard : L’évolution des espèces s’explique-t-elle uniquement par le hasard ?

17h45 : Office Messe

19h30 Repas

20h30 : Michel Mahé : Aimé Forest et la question de la création

Samedi 4 juillet :

8h : Office

9h30-10h30 : Michel Bastit : Aristote et la question de la création

11h- 11h45 : Paul Mirault : Claude Tresmontant et la question de la création

12h : Repas

14h30-15h30 : Bernard Rousseau : De quelques questions cosmologiques

16h45-17h 45 : J. B. Echivard : Saint Thomas et la question de la création (1) : Une question de méthode

18h- 19 h : Repas

19h15-21h : Office

21h 15- 22h : Pierre Magnard : saint Thomas et le Livre des causes.

Dimanche 5 juillet

9h- 10h : synthèse, perspectives d’avenir, thèmes à venir, etc.

10h 30 Messe

12h : Repas
-------------------------------------------------
RENSEIGNEMENTS
Téléphone : 04.75.34.73.11
fax : 04.75.34.75.64
email : lasource@foyermariejean.fr
page internet : www.foyermariejean.fr
Cartefoyermariejean

mardi 16 juin 2009

Raison divine, raison humaine


Lors de l’annonciation, la raison divine est venue à la rencontre de la raison humaine . L e dialogue qui s’est produit, s’est instauré dans un contexte d’une grande pureté puisque Marie a été préservée du péché. Elle devient ainsi le tabernacle vivant ou la nouvelle arche d’alliance . C’est à partir de ce moment que commence l’histoire de la nouvelle alliance. Le dialogue qui s’était déjà rétabli avec Abraham va prendre toute sa plénitude avec l’incarnation du Verbe qui s’est fait chair. 
 La parole de Dieu qui s’exprime par la bouche de son fils Jésus va transfigurer notre raison car la Parole de Jésus est une Parole qui nous purifie comme le rappelle Benoît XVI « la Parole de l’écriture Sainte purifie notre raison quelque peu aveugle…par le péché » . Cette Parole nous guérit de nos blessures et nous rétablit dans l’état où nous devions nous trouver avant le péché originel.
Comme le fait remarquer Benoît XVI « il ne peut y avoir de compréhension de la Parole de Dieu sans , à la fois , une analyse rigoureuse du texte et une disponibilité permanente à la conversion. La clairvoyance de l’intelligence ne peut pas être séparée de la purification du cœur »
  Cette Parole est le canal de la grâce auquel nous pouvons désormais nous incorporer pour guérir nos blessures. Cette Parole nous élève , elle est comme un courant continu qui alimente notre raison, qui désormais a un cœur pour penser à la manière de jésus. Elle enrichit notre raison, affaiblie par le péché originel. 
  Jésus est le chemin la vérité et la vie comme il le dit, en parlant de lui-même . Jamais aucun homme n’avait osé parler ainsi. Il faut noter que les philosophes qui viennent avant lui et après lui nous montrent souvent tout ce que Dieu est ou n’est pas. Ainsi Aristote et Platon s’exprimèrent avec une raison qui attendait d’être purifiée par la révélation. 
  Dans Eglise et Théologie Benoît XVI écrit au chapitre I : « Au premier abord, la question de la relation entre foi et philosophie paraît abstraite .A l’époque de l’Eglise primitive , elle ne l’était pas ,elle a même suscité les premières représentations du Christ .En effet , à ses origines , l’art chrétien est issu de la question de la vraie philosophie ,et la philosophie a donné à la foi l’un de ses premiers thèmes de figuration » et à la page 17 du même ouvrage nous pouvons lire : « la figure du philosophe devient celle du Christ ». 
  Les philosophes qui s’opposent à la foi chrétienne reconnaissent indirectement en quelque sorte que Jésus leur pose un problème d’ordre philosophique. En toute logique, la Parole de Jésus n’est donc pas étrangère à la philosophie et Jésus peut être présenté comme le Roi des philosophes .En tout cas il n’y a pas un domaine du savoir où Dieu ne puisse pas avoir sa place et, d’une manière paradoxale, l’étude comparée des différents courants de pensées nous permet d’éviter les écueils et les erreurs afin de nous arracher à toutes les catastrophes intellectuelles qui nous menacent quand nous voulons limiter le cadre de notre réflexion à des courants de pensées qui rétrécissent notre liberté et nous attristent . 
  Reconnaissons avec joie et gratitude ce que le message vivant de Jésus a de fondamentalement nouveau pour nous . Il comble d’espérance toute l’ humanité à la recherche du vrai Dieu comme le fait remarquer Saint-Paul à l’aréopage d’Athènes. 
 La réflexion philosophique a souvent rejeté l’apport de la révélation. C’est pourquoi Benoît XVI dans Eglise et Théologie écrit : « si donc la vie chrétienne consiste à vivre selon le logos , les chrétiens sont les vrais philosophes et le christianisme est bien la vraie philosophie » cf.O Michel, Philosophia in ThWNT . 185 ;Indications importantes chez H.U. von Balthasar.
  D’autre part Alain Tornay dans Eléments de philosophie comparée écrit à la page 150 (tome II ) « Mais la charité peut-elle , après bien d’autres choses, être laïcisée ? Longtemps, la philosophie occidentale moderne , qui a progressivement rompu avec le christianisme, semble ne pas avoir cru à une intégration de la charité dans la philosophie ». Cette rupture n’est certes pas un progrès pour l’homme moderne qui affectivement souffre terriblement en se privant de la prière.Celle-ci nous met en contact avec Dieu par les paroles même que Jésus nous a enseignées et ces paroles nous rattachent à toutes les recherches et méditations faites par les théologiens et philosophes.  
  Ontologiquement, la raison divine et la raison humaine ne se trouvent jamais en contradiction dans la mesure où notre pensée et notre action sont orientées vers la volonté de Dieu qui nous appelle à partager sa vie . Mais notre raison a besoin de la foi de l’espérance et de la charité pour s’épanouir. 
  Nous pouvons vraiment nous appuyer sur notre raison éclairée par la grâce de Dieu pour conduire note vie. Jésus lui-même s’est servi de notre raison pour nous parler de son royaume. Il a manifesté ainsi la confiance en nos capacités intellectuelles que nous avons reçues, pour qu’avec sa grâce nous puissions le louer.
 Beaucoup de philosophes ne font pas confiance en la raison humaine. Les nominalistes de tous les temps ont isolé l’homme . L’intelligence n’étant plus nourrie par le réel nous entraîne à ne plus faire confiance en notre prochain puisque la raison est dévaluée .Par conséquent nous ne pouvons plus avoir recours aux mots pour manifester notre engagement dans les différents domaines qui composent la vie en société.
  En d’autres termes la foi qui n’est plus structurée par la raison se dévalue elle-même .Bref ni l’espoir ni l’amour ne peuvent plus s’exprimer par des mots qui nous renvoient à des réalités supérieures, indispensables pour notre équilibre mental. Victor Emil Frankl (1905 1997), éminent docteur de l’Ecole de Vienne, reconnaît que le malaise de beaucoup de nos contemporains est dû à ce vide existentiel ou à l’ennui . Il a mis au point une psychothérapie qui s’intitule « logothérapie ». Le « logos » pour Frankl signifie étude ou discours, parole ,esprit , Dieu ou sens ; c’est à ce dernier mot qu’ il a consacré toute son œuvre. Force est de constater que tous ces mots se rejoignent. 
  Bien raisonner peut nous guérir de beaucoup de maux qui sont à l’origine de ce manque de confiance qui caractérise la mentalité de nos sociétés dominées par la technique. Le doute ne peut occuper toute la place de notre espace mental car il « n’ existe » que par rapport à la vérité de l’être . 
 La raison divine qui s’exprime par la voix du Christ résiste à tous les défis de la raison humaine qui chercherait à nous égarer dans les contradictions que la raison humaine par elle-même dénonce.  
  CHRISTIAN BAC

dimanche 14 juin 2009

Une classe

Pour introduire et illustrer notre propos il est intéressant de relire le passage si connu de l’œuvre de Gustave Flaubert , Madame Bovary , un extrait que nous lisions à l’école primaire avec un sentiment de compassion et d’amusement .  
« Levez- vous » dit le professeur.
Il se leva ; sa casquette tomba . Toute la classe se mit à rire.
Il se baissa pour la reprendre .Un voisin la fit tomber d’un coup de coude ; il la ramassa encore une fois .
« Débarrassez- vous de votre casque », dit le professeur, qui était un homme d’esprit.
Il y eut un rire éclatant des écoliers qui décontenança le pauvre garçon. » 
 Ce passage continue à nous émouvoir et si nous le transposons dans le contexte scolaire de notre époque, beaucoup de questions nous viennent à l’esprit. En effet, les parents accepteraient –ils cette situation ? Que diraient les associations de parents d’élèves ? Et le directeur ? Et certains élèves ? Sans parler des autres acteurs du monde scolaire .Bref, nous pourrions croire que ce pauvre garçon et tous les élèves des classes d’aujourd’hui ne pourraient plus se trouver dans une situation identique. En d’autres termes, ils seraient ainsi heureusement épargnés et préservés de telles humiliations.  
  Or l’intimidation et l’humiliation règnent toujours.Elles prennent différentes formes dans notre organisation scolaire. Nous pouvons imaginer la cour de récréation où se retrouva le pauvre Bovary et l’accueil qui lui fut réservé par ses camarades après les jours qui suivirent ce triste événement , tout en mettant en parallèle nos cours de récréations actuelles, avec par exemple l’accueil d’un nouveau un peu différent des autres.
  Quant à l’aspect vestimentaire dont Flaubert nous montre le ridicule, c’est encore dans nos écoles un vaste sujet .Il faudrait tout le génie de Flaubert pour décrire les vêtements dont sont affublés certains élèves. 
  D’autre part, pouvons-nous imaginer un vol de cahier ou de cartable comme cela est devenu monnaie courante de nos jours, à l’époque de Flaubert ? Quelle procédure alors aurait été mise en place pour récupérer ces objets ? Et que dire de nos procédés ? 
 Poursuivons la lecture de ce passage « Levez-vous, reprit le professeur, et dites-moi votre nom. 
Le nouveau articula, d’une voix bredouillante, un nom inintelligible.
 « Répétez ! »
Le même bredouillement de syllabes se fit entendre couvert par les huées de la classe .
Ce fut un vacarme qui s’élança d’un bond, monta crescendo, avec des éclats de voix aigus (on hurlait, on aboyait, on trépignait, on répétait : Charbovari. »
 Quel est le nom des élèves qui n’a pas encore été ridiculisé ? Certes l’école idéale n’a jamais existé. Mais avons-nous fait de réels progrès pour que chaque enfant puisse trouver sa place et ne pas être brutalisé dans une cour de récréation où règne souvent la loi du plus fort ; dans la rue où il subit toutes sortes de pressions et de tentations pour le décourager d’étudier et de se comporter d’une manière décente ?
  Nous pouvons penser que le professeur de Charles Bovary, homme d’esprit, utilisait son autorité à d’autres fins que celle d’humilier un pauvre garçon . En tout cas il nous est permis de se demander quelle est le poids et les caractéristiques de l’autorité actuelle du personnel enseignant avec toute sa composante hiérarchique.
  La salle de classe a peu changé .Il est vrai que l’estrade parfois a disparu et que les programmes scolaires ont changé, mais la classe est toujours orchestrée par le professeur dont l’autorité est fragile voire même mise en difficulté.
  La classe de Charles Bovary ne comportait que des garçons et nos écoles ont de ce point de vue changé tout en créant parfois de nouveaux problèmes sans trouver de solutions.
  Il y a incontestablement dans la classe de Bovary un malaise .il est difficile d’en trouver la nature. Devons-nous laisser à nos spécialistes du XIXème siècle le soin d’expliquer un tel comportement de la part du professeur avec les préjugés actuels ? Aujourd’hui encore on ne cesse de dénoncer les lourdeurs de notre système scolaire.
  Il est bon de nous rappeler ce que Pie XI déclarait dans sa lettre encyclique DIVINI ILLIUS MAGISTRI DE 1929 PAGE 6 « On discute des méthodes et des moyens propres non seulement à faciliter l’éducation, mais à créer même une éducation nouvelle d’efficacité infaillible » .En effet, le mot méthodologie nous est servi copieusement avec la méthode, qui est la même pour tous, pour arriver à des résultats peu probants .
  L’enfant actuel n’est-il pas parfois dans une situation pire que celle de Charles Bovary ? Flaubert ne critique-t-il pas indirectement l’enseignement de son époque qui va faire de Charles Bovary un être en échec permanent ?
  Ceux qui « conceptualisent » les sujets d’examens pourraient s’inspirer du texte de Flaubert pour les faire réfléchir sur la condition humaine des élèves et des enseignants d’aujourd’hui et mesurer les progrès qui ont été accomplis depuis. Cela donnerait de surprenants résultats en nous orientant vers de nouvelles pistes de recherche !
  Pie XI dénonçait dans la même encyclique le contexte culturel. « La vigilance à notre époque, doit-être d’autant étendue et plus active que les occasions de naufrage moral ou religieux se sont accrues pour la jeunesse sans expérience. Notons spécialement les livres impies et licencieux , dont beaucoup par une tactique diabolique , sont répandus à vil prix ; les spectacles du cinéma … Ces moyens merveilleux de diffusion , qui peuvent , dirigés par de saints principes, être de la plus grande utilité pour l’instruction et l’éducation , ne sont que trop souvent subordonnés à l’excitation des passions mauvaises et à et à l’insatiable avidité du gain » Depuis, nous pouvons constater que les nouveaux moyens de communication donnent une résonance encore plus grande à ce texte .  
  CHRISTIAN BAC

Benoît XVI: la crise économique internationale doit être considérée comme une chance de changement


Lu dans le Nouvel Observateur 14 juin 2009

Le pape Benoît XVI a estimé dimanche quue la crise économique internationale devait être considérée comme une chance de changement.

Soulignant que le sort des centaines de millions de personnes souffrant de la faim à travers le monde était une réalité absolument inacceptable, le souverain pontife a exhorté les dirigeants de la communauté internationale à promouvoir "une distribution équitable des ressources" doublée d'une attention accrue aux populations déshéritées.

Benoît XVI a lancé cet appel devant une foule rassemblée place Saint-Pierre de Rome, dans le cadre d'un message à l'adresse des participants de la conférence de l'ONU qui sera consacrée à la crise économique et financière mondiale et à son impact sur le développement, du 24 au 26 juin à New York.

Le pape s'est souvent exprimé sur la crise économique. Sa prochaine encyclique, qui devrait paraître le 29 juin, sera consacrée à l'économie et la mondialisation. La publication de cette lettre a été repoussée afin que le souverain pontife puisse y inclure ses considérations sur la crise actuelle.

Samedi, Benoît XVI a précisé qu'elle porterait sur les relations sociales et qu'elle s'attacherait particulièrement aux moyens de faire en sorte que la mondialisation ne se fasse pas au détriment des pauvres.
AP

jeudi 11 juin 2009

Catéchèse sur Jean Scot Erigène: « L'autorité véritable est raisonnable »


ROME, Mercredi 10 juin 2009 (ZENIT.org) - « L'autorité véritable est raisonnable » affirme Benoît XVI dans sa catéchèse du mercredi consacrée, place Saint-Pierre, à Jean Scot Erigène. Il souligne également l'intérêt de l'auteur pour l'interprétation de l'Ecriture.
Benoît XVI a brossé aujourd'hui le portrait d'un autre auteur de la Renaissance carolingienne, philosophe chrétien irlandais, qui a vécu en France à la cour de Charles Le Chauve, où il brilla par sa grande connaissance des Pères de l'Eglise.

samedi 6 juin 2009

KATYN


oeuvre de 2007, diffusé en France en 2009 
Un film historique, réaliste, éprouvant et sensible réalisé par Andrzej Wajda. Son père fit partie des victimes du massacre d'officiers polonais dont il nous présente ici le tragique destin. Autant dire que toutes les scènes ont longuement été mûries. Ce massacre eut lieu précisément dans la forêt de Katyn située en territoire russe, près de Smolensk, et fut attribué par les communistes aux nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Non seulement est montrée l'horreur de l'attente des prisonniers polonais avec une rare profondeur, mais aussi toute l'entreprise de désinformation dictatoriale qui s'ensuivit. Et ce, jusqu'aux poursuites impitoyables des personnes refusant la falsification. Face à la mort, le recours à Dieu, dans l'espérance des biens à venir, sauve du désespoir. Les acteurs sont en outre habités par leur rôle, et la fin, à la limite du soutenable dans son réalisme implacable, malgré une caméra plus discrète surplombant le lieu sordide des exécutions, ne nous fera guère oublier de sitôt combien l'homme peut être capable de commettre les pires abominations. Un film au service de la vérité contre le mensonge historique, à voir absolument, malgré l'occultation dont il fut l'objet.
"La mort est un soldat qui vise et qui délivre
 Le témoin révolté qui parlerait demain" (Marceline Desbordes-Valmore)

Marie-Fse Béal

mercredi 3 juin 2009

ELOQUENCE ET VERITE


La Vérité doit-être l’objet et le but de la rhétorique selon Platon. Nous savons la place et l’importance que l’éloquence a toujours occupée dans l’histoire de la pensée. En effet Moïse manifeste à Dieu son incapacité à s’adresser à son peuple : « Moïse dit à Yahvé Excuse moi mon seigneur, je ne suis pas doué pour la parole , ni d’hier ni d’avant-hier , ni même depuis que tu adresses la parole à ton serviteur, car ma bouche et ma langue sont pesantes .Yahvé lui dit Qui a doté l’homme d’une bouche ? Qui rend muet ou sourd clairvoyant ou aveugle ? N’est ce pas moi , Yahvé ? Va maintenant je serai avec ta bouche et je t’indiquerai ce que tu dois dire » Exode 4 10,13 . 

Saint Paul dont la pensée a été nourrie par un travail considérable et indépassable mené par Aristote, Isocrate, Platon enfin, Quintilien et Cicéron, tous deux professeurs de rhétorique , met pourtant en un premier temps, l’éloquence au second plan de ses préoccupations car la révélation manifeste une telle puissance qu’elle se suffit à elle-même. Voici les paroles de saint Paul : « Moi-même , je me suis présenté à vous faible , craintif et tout tremblant, et ma parole et mon message n’avaient rien des discours persuasifs de la sagesse ; c’était une démonstration d’Esprit et de puissance , pour que votre foi reposât , non sur la sagesse des hommes , mais sur la puissance de Dieu » Corinthiens 2 3 ,5
Cependant Il faut noter qu’il s’adresse avec beaucoup de sagesse et d’éloquence devant l’Aréopage d’Athènes écoutons le : « Athéniens ? à tous égards vous êtes, je le vois les plus religieux des hommes. Parcourant en effet votre ville et considérant vos monuments sacrés, j’ai trouvé jusqu’à un autel avec l’inscription : Au Dieu inconnu Eh bien ! ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi , vous l’annoncer » Actes 17 22,24.
  L’éloquence s’inscrit dans le contexte de la rhétorique qui a été , est ,et restera toujours un enjeu très important car elle est au cœur de la vie de l’esprit .Elle reste le cadre indispensable de la réflexion qui s’élabore à partir d’outils grammaticaux rattachés à la logique du Réel et de l’intelligence humaine. La rhétorique se manifeste dans tous les domaines des sciences et c’est à l’épreuve de la Vérité qu’elle peut réellement s’affirmer.
La classification d’Aristote en ce qui concerne les trois techniques oratoires -- le délibératif orienté vers le Bien ,le judiciaire au juste ,enfin le démonstratif au BEAU-- reste vraie car en effet , quelle est l’activité intellectuelle qui puisse se passer du Bien du Juste et du Beau sans courir le risque de nous entraîner vers l’erreur ou des raisonnements spécieux ?
Nous savons la lente maturation de l’éloquence au sein de la rhétorique qui s’est développée depuis les temps anciens puis avec saint Augustin , professeur de rhétorique qui a mis ses connaissances de la langue au service de la révélation chrétienne et saint Jean Chrysostome , illustre pour ses homélies. Enfin le XVII EME siècle français a vu Bossuet enrichir l’art oratoire. 
Un phénomène unique dans l’histoire littéraire s’est produit à cette époque : la recherche stylistique pour atteindre la perfection s’est par exemple manifestée chez Jean Racine .Cette perfection n’aurait pas pu s’épanouir sans la civilisation gréco-latine couronnée par la révélation chrétienne.
Herbert Marshall McLuhan dont la thèse soutenue en 1942 portait sur la rhétorique nous rappelle dans son œuvre son importance . Elle existait il est vrai, en classe de lycée dès la classe de première permettant une plus large liberté d’expression.
Christian Bac