Nous attendons tous et cette attente peut se manifester dans la vie de tous les jours avec des sentiments de joie, d’angoisse ou de tristesse car l’attente est liée à l’espérance. En effet, nous retrouvons ce sens dans la langue de Cervantès avec le verbe « esperar » et en anglais avec « to expect » pour désigner une femme qui attend un enfant. L’Evangile est au cœur de cette attente en la personne de la Vierge Marie qui attend l’enfant Jésus. Elle apporte par le fait même, l’évangile ou la bonne nouvelle par son humble présence auprès de sa cousine Elizabeth qui elle-même, attend un enfant.
Cette attente est structurée par la foi. L’espérance prend ses racines dans la foi. Les neuf mois pendant lesquels Marie va attendre l’enfant Jésus vont devenir l’image de la joie chrétienne, comme les mystères joyeux nous le rappellent. Dieu se sert de cette réalité que toutes les mères ont vécue, pour exprimer l’attente du Messie.
La foi est au cœur de la vie et nous fait attendre autrement. Nous savions, avant même les progrès de la médecine qu’un enfant communique et tressaille de joie dans le ventre de sa mère. Cette attente est nourrie par un dialogue très profond entre la mère et l’enfant qui devraient recevoir un accueil plus favorable dans nos sociétés mécanisées. Cette conception de l’attente devient alors source d’espérance et la distinction se fait mieux entre attendre quelque chose et quelqu’un.
Dans nos sociétés, nous faisons souvent, dans l’attente, passer l’objet avant la personne quand nous nous éloignons de la foi et de l’espérance qui sont le tissu même de la véritable attente. Dans ce cheminement, nous percevons la priorité à donner à la personne et nous comprenons que toute attente de quelque chose qui n’est pas au service de la personne ne peut pas vraiment susciter la joie. Imaginons un moment l’attente des trois enfants de Fatima après le 13 mai 1917 pour les apparitions qui vont suivre. Le temps avait pris alors pour ces petits, une autre dimension. Ils vivaient dans la foi pure.
La situation de Bernadette était comparable car elle restait fidèle aux rendez vous de la Vierge Marie, attente réciproque dans l’espérance, avec une certaine appréhension de la part de Bernadette, de ne pas pouvoir se trouver à l’heure fixée par la belle Dame. Les trois petits de Fatima avaient aussi vécu cette situation le 13 octobre 1917 car, c’est dans l’angoisse qu’ils l’attendaient, sous la pression des media de l’époque.
Les promesses du monde politique ou économique qui se traduisent souvent par une attente qui suscite incertitudes et précarité ne sont pas de nature à donner aux personnes l’encouragement qu’elles méritent.
Christian Bac
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